jeudi 30 mai 2024

Luce

 

Je me souviens de toi à l’école primaire,

De tes dons d’inventeur, et de cet attelage

Que tu bâtis un jour avec tant de courage

Pour conquérir le monde et braver tes chimères.

 

C’est dans ce vieux cellier, dont la porte grinçante

M’effrayait de son bruit, tu trouvais ça si drôle,

Que tu as déniché ce grand morceau de tôle

Et ce tapis miteux qui nous servit de tente.

 

A l’abri de la pluie, nous écoutions l’orage

Timidement parfois nous glissions nos têtes

Sous le ciel zébré, Dieu que nous étions bêtes !

Nous rentrions bien vite évitant l’arrosage.

 

La terre détrempée, les bourrasques d’hiver

Remuaient les effluves de multiples épices,

De safran, de muscade, de thym et de réglisse

Embaumant nos journées et tout notre univers.

 

Une planche céda un matin très venteux,

Libérant une trappe et un coffre scellé.

Nous ouvrîmes la boite et, tout démantelé

Nous découvrîmes Luce, un nounours plucheux.

 

Succombant à son charme, nous nous mîmes en devoir

De redonner la vie à ce bel ursidé,

Transformant notre tente en clinique dédiée,

Pansant, cousant, lavant, travaillant jusqu’au soir

 

Dans cet élancement de joie et d’innocence

Nous avons partagé nos plus belles années.

Posé dans le berceau de mon dernier-né

Luce, notre héros, lui murmure notre enfance.


Ce petit texte est le résultat d'un exercice d'écriture qui m'imposait dix mots à utiliser.




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